Fragments d'une histoire connue

« La mission tragique de Jeanne d’Arc, racontée dans ces parenthèses dont l’histoire ne parle jamais. De ses moments intimes et solitaires, vécus au jour le jour, à l’heure près… »
Dans le royaume de France de 1428 à 1431, trois années de guerre, de tractations, de procès, vécus au jour le jour par celle qui déchaîne passions et intérêts chez les monarques, les capitaines ou les clercs. Loin de la redite sempiternelle d’épisodes trop connus, le roman entièrement constitué de fragments explore les interstices de l’histoire dans ses moments les plus sensibles mais aussi les plus anodins.

Genre Littéraire :
Roman historique
Éditeur :
Éditions Publibook, Paris
https://www.publibook.com

Parution : 2007
ISBN : 978-2-7483-3823-2
Format : 14 x 20 cm
Nombre de pages : 227

Version papier : 25 €
Version PDF : 12,5 €

Quatrième de couverture

Elle ne sera jamais nommée. Orléans, Reims, son procès à Rouen, ne sont que des échos lointains. L’histoire la raconte ici entre ses parenthèses. Seulement.

            Ce silence nouveau qu’elle impose devient intolérable pour certains ; pour d’autres, il se fait long. Pour l’occuper, on se met à tousser. Le temps de la prière s’achève ; cette fois, avec une difficulté notoire, elle se redresse et reprend son aplomb. Un coup d’œil s’égare à l’adresse du maréchal de Rais ; toujours en claudiquant, elle s’approche du groupe. Avant qu’elle ne salue les émissaires du roi, le sire d’Albret lui lance, pour signifier que sa prière était vaine et pour détendre l’atmosphère :

            – L’église est en démolition, madame. La présence du Seigneur n’y est plus.

            Elle s’arrête au son de cette phrase et prend un air étonné. On la croirait rêvant à d’autres choses ; enfin elle incline le visage et esquisse un sourire qui semble vouloir dire :

            – Mais la présence du Seigneur, messire, je la porte avec moi. Et elle me suit partout.

            Nul n’entend cette phrase. Elle se situe dans un sourire. Mais tous voient le sourire pourtant furtif. Chacun y met sa phrase à soi.

Et à chacun d’y mettre son sourire à soi.